Soumettre son livre à des premiers lecteurs pour en avoir un retour critique et objectif, c’est la fameuse étape de bêta-lecture. Elle peut au choix être conduite par un professionnel du livre (éditeur, correcteur, agent) ou par un amateur passionné de lecture.
En quoi consiste cette étape ?
👉 Le rôle du bêta-lecteur n’est pas celui du critique littéraire. Il n’est pas là pour juger de la réussite future de votre roman, mais pour souligner ce qu’il a compris de votre démarche et de l’enjeux de votre livre. Son avis doit donc être argumenté et étayé d’exemples pour vous permettre de comprendre son point de vue.
Votre objectif dans cet échange est de savoir si votre intention d’auteur a bien été perçue et dans le cas contraire, d’établir des premières pistes de récriture pour y remédier.
Qu’on se le dise, un avis de trois lignes lapidaires, sans argument ni exemple, n’est pas de la bêta-lecture, mais une perte de temps pour vous, comme pour votre lecteur.
« Je préfère vous prévenir, vous risquez d’être un peu chamboulé »
Je commence toujours mes restitutions de lecture par cette petite phrase introductive.
Même si vous n’écrivez pas pour plaire, il est bien normal de ressentir une multitude d’émotions aux premiers avis de lecture. Combien de mois à penser votre manuscrit ? à l’écrire ? à le peaufiner ?
D’ailleurs, tous les auteurs et autrices que j’ai pu accompagner dans cet exercice, m’ont fait part de leur ressenti dans les 24 à 48 heures qui ont suivi mon retour de lecture, même pour me dire que tout allait bien 😉.
Angoisse, réassurance, découragement, excitation, incompréhension, motivation… c’est un véritable ascenseur émotionnel ! Et vous vous retrouvez partagé entre écouter docilement votre bêta-lecteur ou refuser catégoriquement tous ses arguments.
Si nos émotions sont des indicateurs de notre état interne, dans ce cas, pourquoi ne pas se reposer sur elles pour distinguer ce qui est juste pour vous ? 😇
L’un des rôles de la bêta-lecture est aussi celui de vous éprouver en tant qu’auteur. Alors gardez ce qui vous semble le plus pertinent, ce qui résonne en vous, et pour le reste, laissez les arguments qui ne vous conviennent pas. N’oubliez-pas : vous restez maître de votre livre.
Le mode de restitution
Beaucoup fonctionnent par mail. De mon point de vue, il est pour le moins étrange, dans une démarche aussi personnelle, de se limiter à un échange épistolaire avec un bêta-lecteur que vous ne connaissez pas. 🤔
Se contenter d’un retour par mail, certes pratique, revient à gâcher 50% du travail de bêtâ-lecture. C’est dommage !
Discuter, parler, échanger à l’oral permet de poser des questions, de rebondir sur un argument et d’avoir un espace pour confronter ses idées.
Autre point : combien de bêta-lecteurs ?
C’est à vous de voir, il n’y a pas de recette magique.
Mais si vous préférez plusieurs bêta-lecteurs, attendez-vous à recevoir des avis identiques comme divergents. L’erreur serait alors de ne prendre en compte que ceux qui vous flattent.
Écoutez toujours les arguments qui sont avancés. Ce sont eux qui importent, qui feront la richesse de la restitution de lecture. Et surtout n’opposez pas l’avis d’un de vos bêta-lecteurs à un autre bêta-lecteur. Pourquoi l’un compterait plus que l’autre ?
La démarche d’être lu en vue d’améliorer votre manuscrit vous positionne face à vos premiers lecteurs. Et par là même, vous permet d’adopter votre posture d’auteur.
La bêta-lecture est une formidable opportunité de se connaitre, de cultiver ses forces et de corriger ses faiblesses. 💪
Alors, êtes-vous fin prêts pour une relecture ?
Cathy Mandonnet
Accompagnatrice d’auteurs indépendants