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Façonnage du livre imprimé

    Votre manuscrit est en cours de réécriture, ou de correction, et vous commencez à penser à votre livre en tant qu’objet.  Papier, dimensions, couverture : de toutes ces décisions découleront non seulement votre prix de production, et donc de vente, mais aussi, la perception que vos lecteurs auront de votre livre.

    Avant-propos : la fabrication d’un livre

    Concevoir un objet sans en connaitre les secrets de fabrication est mission impossible.
    Alors, que se passe-t-il une fois que votre manuscrit est transmis à l’imprimeur ?

    Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les pages d’un livre ne s’impriment pas les unes à la suite des autres. À la réception de votre texte au format pdf, l’imprimeur procède à l’imposition des pages sur une feuille. Celle-ci sera ensuite pliée pour être transformée en cahier.

    ✏️ Je vous ai dessiné des schémas, ci-dessous, pour expliquer mon propos :


    Essayez ! Prenez une feuille et pliez-la en deux, vous aurez un cahier de 4, repliez-la en deux et vous aurez un cahier de 8 et ainsi de suite.

    Les cahiers sont ensuite assemblés. Il existe trois types d’assemblage : avec couture, sans couture et l’encartage. Celui qui est majoritairement utilisé dans l’autoédition est l’assemblage sans couture : les cahiers sont assemblés, coupés, puis collés à la couverture.


    Il existe des cahiers de 4, 6, 8, 12, 16 , 24, 32 ou  64.

    Si vous passez par un imprimeur, discuter des cahiers d’impression avec lui pourrait vous faire économiser de l’argent. Si, si je vous assure !

    👉 Admettons que la maquette de votre livre contient 100 pages au format A5.

    Si l’imprimeur vous propose d’imprimer à partir de cahiers de 8, votre livre sera composé de 13 cahiers et contiendra 104 pages au lieu de 100. Il vous restera donc 4 pages blanches, inutiles, qui, multipliées par le nombre d’exemplaires à imprimer, impacteront le coût de production total.

    Le mieux ici est de contacter votre imprimeur pour discuter des options d’impression puis d’élaborer votre calibrage et chemin de fer en conséquence.

    N.B : Pour les auteurs recourant à l’impression à la demande et qui retrouveraient des pages blanches en fin d’ouvrage, la raison est exactement la même. Dans ce cas, vous pouvez aussi interroger votre plateforme.

    Maintenant que nous avons vu la fabrication d’un livre, passons en revue les trois grandes options de façonnage. 🤠

    Le choix du papier

    Il y a trois types de papier, ayant chacun des qualités propres.

    📃 Le papier couché : Fautivement appelé « papier glacé ». C’est un papier très lisse qui peut être brillant, mat ou semi-mat.  Il est en général utilisé pour les livres ayant une iconographie importante (photos, illustrations). Assez classieux, on peut toutefois lui reprocher sont toucher un peu froid.

    📃 L’offset : C’est le papier d’imprimante, plus texturé que le couché. Il est parfaitement adapté au texte. Passe-partout, il est celui que l’on a coutume d’avoir sous les doigts et on lui accorde un toucher chaleureux.

    📃 Le bouffant : Ses fibres sont plus lâches que celles de l’offset et risque de boire un peu l’encre. Il est donc à éviter pour l’impression d’images. Un peu plus épais, il est cependant moins cher que l’offset et son toucher est très chaleureux.

    En soi, le type de papier ne signifie rien. Il faut aussi prendre en compte le grammage (poids du papier/mètre carré) et le pourcentage d’opacité.  À titre indicatif, pour un roman, on utilise en général un offset de 120 gr/m2 .

    Et retenez qu’au-delà de 300 gr/m2 – 350 gr/m2, ce n’est plus du papier, mais du carton.

    Les questions à se poser pour choisir son papier :

    ✔️ Qu’allez-vous imprimer ? (du texte ? des images ? un peu des deux ?)

    ✔️ Quel est le rendu recherché (haut de gamme ? artistique ? classique ? etc.)

    ✔️ Quel prix souhaitez-vous accorder ?

    😌 Ne perdez pas de vue que le papier est aussi une question de sensualité. Les amoureux des livres imprimés ne pourront dire le contraire. Allez en librairie, laissez vos doigts effleurer les pages, et ressentez.

    Les dimensions du livre

    Pour convenir des dimensions de votre livre, il n’y a pas de recette magique, il suffit de faire appel à votre pragmatisme. 👀

    Jeter un œil sur les livres qui appartiennent à votre registre (thriller, romance, fantasy, S.F, etc.) permet de comprendre les codes qui y sont liés. N’hésitez pas à prendre en main les livres que vous étudierez, à toucher le papier, évaluer le confort, le poids, la maniabilité. Observez bien et prenez en note ce qui fonctionne / ce qui ne fonctionne pas et pourquoi.

    Se mettre à la place du lecteur, le connaitre lui, et ses habitudes de lecture, sont aussi de bons indices.

    Quel âge à votre lecteur type ? Est-ce une femme, un homme ? Quand lit-il le plus et où ? Comment se procure-t-il ses livres ? Est-ce un gros lecteur ? Bref, vous comprenez le principe.

    🤓 Plus vous connaitrez votre lecteur type, plus vous serez à même de lui procurer une expérience de lecture qui lui correspondra.

    Observation et empathie vous aideront dans la définition des dimensions de votre livre.

    Les deux types de couverture

    Je vous sais déjà aguerris aux deux types de couverture du format imprimé. Je n’indiquerai donc ici que leurs avantages/ inconvénients respectifs.

    Si nous reprenons mes très beaux schémas de l’avant-propos, une couverture brochée maintient l’assemblage des cahiers, comme le ferait une broche 😉.

    👍 Avantages : Le papier de la couverture brochée est souple. C’est le type de couverture que l’on retrouve sur le format poche, par exemple. Légère, elle permet une bonne maniabilité du livre. Elle est peu onéreuse.

    👎 Inconvénients : Elle peut très vite s’abimer, se froisser, se corner, voire se déchirer. Et si le bloc intérieur est très épais, le lecteur n’aura d’autre choix que de « casser le dos » pour son confort de lecture.

    Le carton est collé aux pages de garde, sur lesquelles le bloc intérieur est lui-même collé.

    👍 Avantages : La couverture cartonnée protège le bloc intérieur. Le livre s’ouvre à plat ce qui confère un confort de lecture. D’ailleurs, on retrouve souvent la couverture cartonnée au niveau des livres pratiques (faire la cuisine sans tenir son livre est important), des beaux livres (utile pour tenir sa tasse de thé d’une main et tourner les pages de l’autre), mais aussi les livres de collections, comme ceux de La Pléiade par exemple.

    👎 Inconvénients : Cette couverture est lourde et rigide et le transport du livre est moins aisé. Le coût est aussi plus élevé qu’une couverture au format broché.

    La cohérence, la clé du façonnage

    S’il n’y avait qu’une seule question à laquelle répondre pour guider vos décisions ce serait :  

    Quel message voulez-vous transmettre à votre lecteur au travers de l’objet livre ?

    Ici, il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse. Mais une logique, une cohérence entre papier/ dimensions/ couverture qui se doit d’être évidente pour votre lecteur. Il faut que son expérience soit fluide et que le façonnage du livre ne soit en rien un frein à la découverte de votre récit.

    La clé : la cohérence !

    Et le façonnage numérique ? me direz-vous ! C’est prévu pour le prochain article 😇

    Besoin de conseils stratégiques ? Contactez-moi.

    Cathy Mandonnet
    Accompagnatrice d’auteurs indépendants